samedi 24 juillet 2010

Afrique II

Album et diaporama dans "focale..."

- Femmes africaines

Ombre et lumière




Sur tous les villages d’Afrique, planent les fétiches ombreux. Ceux qui transmettent les maléfices. Ceux qui punissent le menteur, le délateur, l’apostat et le criminel.
Sur tous les villages d’Afrique planent les thaumaturges, les fétiches qui récompensent les justes.
Ce sont eux qui dictent à chacun sa place face à la communauté toute entière.

Paroles africaines


Paroles africaines sortent de ma bouche pour vous étrangers qui passaient casqués sans m’entendre, sans que vos tympans se dilatent aux fugitifs échos de la brousse parlant la dure langue du jour brûlant qui m’harasse de tâches ingrates. Sans rémission, je lave, je cuis, j’enfante, je soigne et je travaille jusqu’à l’épuisement. Sans relâche, des jours, des années, des vies durant, je refais ces mêmes gestes qui ont traversé le temps jusqu’à moi. Paroles africaines traversent la brousse à pieds jusqu’à vous étrangers qui n’entendaient que le tam-tam faisant voler des mots qui ne sont pas les miens, qui prenaient mon image sans me voir. Dites-leur là-bas étrangers combien je souffre de n’être qu’une femme d’Afrique, dites-leur là-bas étrangers combien je souffre de maux, dites-leur là-bas étrangers combien je lutte pour être une femme en Afrique.

Ne partez pas!...



Ne partez pas ! Restez et écoutez les bruits sourds de l’Afrique qui gronde derrière moi. Vous, passants étrangers, voyageurs incrédules, sachez que du plus profond du continent d’ébène la révolte se lève et que les mains tendues vers vos richesses étales cherchent à dire l’essentiel de leurs luttes pour vivre sans répit, cherchent aussi à établir le contact salvateur , celui qui dépassant l’aumône à tout venant, leur permettra d’édifier enfin toutes les structures nécessaires sur lesquelles appuyer notre avenir, pour vivre dignement sans être à la merci de quelques oboles vaguement reconduites lorsque le citoyen étranger, mal à l’aise devant la misère d’autrui, ouvre de quelques nœuds, pas plus, sa bourse cousue de fil blanc…

Le cercle magique



Dans le cercle magique n’entreront que les initiés. Ceux qui auront prouvé par leurs actes de civilité leur attachement indéfectible à la tribu, au village, au clan. Ceux dont on pourra dire qu’ils sont les premiers accourus pour préparer les rizières au repiquage, pour mener les bêtes au pré d’herbes sèches au bord du cours d’eau toujours asséché, pour accompagner les jeunes gens à l’intérieur du bois sacré qui les consacrera adultes à leur tour, pour aider la femme dans le besoin et l’orphelin désorienté, pour préparer la piste de danse qui consacrera leur talent et à l’intérieur de laquelle il lutteront contre les génies malfaisants pour honorer la Nature, les Saisons, le Soleil et la Lune qui se conjuguent en de multiples combinaisons propices à la vie.


Afrique - Sénégal, Casamance 03

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